Alternance et Startup, le duo magique ?

Quels bénéfices pour les startups ?

Loin de la vision de voie de garage qui l'a accompagnée par le passé, la perception de l’alternance s’est largement améliorée  ces dernières années. Lors de la dernière année scolaire (2023/2024), plus d’un million d’étudiants avaient choisi ce système de formation alors qu’ils n’étaient que 437 000 en 2018. Du CAP au Bac + 5 (Niveau 7), l’alternance permet à un étudiant d’obtenir un diplôme ou une qualification professionnelle en alternant périodes de travail en entreprise et périodes d’enseignement, pendant six mois à trois ans. Ce statut entre le stage et le premier emploi est de plus en plus plébiscité par les startups. Deux types de contrat sont proposés : l’apprentissage et la professionnalisation.

Les startups sont évidemment sensibles à l’argument financier, la trésorerie étant critique. L'alternance offre une bonne alternative pour renforcer  son équipe, sans trop impacter ses finances, en raison de salaires contenus et d’aides à l’embauche. Recruter un alternant permet également de former un jeune sur un temps plus long que le stage et de transmettre ses compétences.

De son côté, l’apprenti apportera une vision et des compétences plus académiques à l’entreprise ou amener une expertise manquante. Dans certains secteurs en tension où les talents se font rares, l’alternance permet de créer des vocations.

En revanche, il ne faut pas oublier qu’un alternant est encore en formation, il doit être formé et accompagné pour que la collaboration soit bénéfique sur la durée. Une tâche qui peut parfois freiner certaines startups. En effet, il ne faut pas confondre apprentis, qui n’a donc pas terminé ses études, et salarié qualifié. Le temps administratif et de suivi est également à prendre en compte.

Quels intérêts pour les alternants ?

Les avantages pour les alternants sont évidents : se former sur le terrain avec des professionnels tout en continuant son perfectionnement académique. D’ailleurs, 93 % d’entre eux ont volontairement choisi l’alternance d’après le baromètre de l’Observatoire de l’alternance. L’alternance permet d’accumuler de l’expérience et de prendre une longueur d’avance sur le marché du travail dans la quête du premier emploi. Il est également possible que cet apprentissage puisse déboucher sur un CDD ou un CDI au sein de l’entreprise à la fin du contrat. D’après l’Observatoire de l’Alternance, 49 % des entreprises ont recruté leur alternant à l’issue du contrat.

Dans cette optique, la startup est attractive puisqu’elle offre davantage de responsabilité et d’autonomie. Le spectre des missions est plus large que dans une entreprise classique, il est envisageable de piloter des projets ambitieux et d’exercer de vraies responsabilités. Ces opportunités permettent de développer des ressources (polyvalence, communication, gestion de projets…) et une intelligence sociale que d’autres alternants n’auront peut-être pas acquises. 

Souvent méconnu, le monde des startups permet de découvrir le dynamisme de l’entrepreneuriat, mais aussi la satisfaction d’être acteur d’un projet innovant et témoin de son évolution. D’après les chiffres de l’Observatoire de l’alternance, 91 % des étudiants et 90 % des entreprises seraient satisfaits. Une option qui relève du « gagnant-gagnant » pour les deux parties si toutes les conditions d’un bon accompagnement sont réunies.

Quelles sont les aides mises en place ?

L’alternance a été propulsée ces dernières années grâce aux aides à l’embauche proposées par le gouvernement à partir de 2018, puis renforcées par de nouveaux dispositifs à la suite de la crise COVID. Pour lutter contre le chômage des jeunes, ce chantier s’appuie sur France Compétences, acteur unique de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Une technique qui a fonctionné puisque le nombre d’alternants a doublé en six ans et a déjà atteint l’objectif du million d’alternances fixé par le gouvernement.

Tous les secteurs économiques ont recours à l’apprentissage, le principal étant celui des services (71 %). Il est suivi par l’industrie (15 %), la construction (11 %) , l'agriculture et la pêche (3 %). Malgré tout, l’explosion des dépenses publiques a poussé le gouvernement à arrêter une grande partie de ces aides. Depuis le 1^er mai dernier, il n’existe plus d’aides pour un contrat de professionnalisation, seule une aide pour le contrat d’apprentissage demeure. D’un montant de 6 000 €, elle ne concerne que les contrats signés entre le 1^er janvier 2023 et le 31 décembre 2024. Elle est cumulable avec d’autres aides (situation de handicap…). Cette aide est sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés, une bonne chose puisque les petites entreprises (moins de 50 salariés) sont celles qui accueillent le plus d’apprentis (66 %).

Si les entreprises ont des avantages, les apprentis peuvent également en bénéficier. Outre la prise en charge de la formation par l’OPCO (Opérateurs de Compétences), il existe différents dispositifs pour augmenter leurs ressources financières. Retrouvez toutes les aides disponibles pour les alternants.

L’accompagnement du Catalyseur

L’ambition du Catalyseur de l’entrepreneuriat et de l’innovation est d’accompagner les petites structures dans leur développement. Du job dating au forum d’alternance en passant par la diffusion de profils qualifiés aux responsables d’incubateurs, le Catalyseur organise avec ses partenaires de nombreux évènements pour recruter des alternants. Outre cette volonté du Catalyseur, le territoire de Paris Ouest La Défense (POLD) possède un tissu académique développé qui permet de connecter l’écosystème (étudiants, écoles, entreprises). Retrouvez l’ensemble des acteurs académiques du territoire sur l’annuaire du Catalyseur.